Brésil: Solidarité avec les travailleurs de PepsiCo en grève pour la réduction du temps de travail
Les assemblées de travailleurs de PepsiCo tenues dans les usines de São Paulo et de Sorocaba ont décidé de continuer la grève pour la fin des horaires 6×1 et 6×2. PepsiCo est une multinationale, le deuxième de l’agroalimentaire mondial, qui possède entre autres, les marques Pepsi, Lipton e Lays.
Photo: Assemblée des travailleurs de l’usine PepsiCo em São Paulo (STILASP/Reprodução)
La durée légale du travail reste encore, au Brésil, de 44 heures par semaine. La majorité des travailleurs du commerce et l’industrie sont astreints au régime 6×1 (6 jours de travail et un jour de repos) ou 6×2 (6 jours de travail et 2 de repos). Ces conditions d’un autre âge cristallisent le mécontentement des travailleurs. Le mouvement VAT (une Vie Après le Travail) gagne chaque fois plus d’influence sur les réseaux sociaux. Un de ses fondateurs, le jeune employé de commerce Ricky Azevedo a récemment été élu conseiller municipal à Rio de Janeiro pour le PSOL avec près de 50 000 votes. Une pétition nationale a déjà réuni plus de 3 millions de signatures. Des projets de loi en ce sens ont été déposés au niveau fédéral, estadual et municipal. A l’occasion du 15 novembre, anniversaire de la fondation de la République brésilienne, des milliers ont manifesté dans la rue. Et pour la première fois des secteurs de la classe ouvrière entrent en lutte pour imposer la fin de ces régimes 6×1 et 6×2.
Les usines du groupe PepsiCo sont le thèâtre de la première grève menée au Brésil pour lutter contre ces horaires de travail inhumains. La grève a débuté dimanche dernier (24/11) motivée par l’intransigeance de l’entreprise, qui a refusé de discuter des changements à apporter à la journée de travail. Selon STILASP (le syndicat des travailleurs de l’industrie laitière et alimentaire de São Paulo) dans un communiqué :
“Lors de la dernière réunion, qui s’est tenue le 22, l’entreprise a ignoré notre proposition, réaffirmant un comportement que nous considérons comme inacceptable, alors que nous connaissons une mobilisation nationale pour mettre fin aux horaires de travail inhumains.”
La STILASP a appelé l’ensemble de la population à soutenir la grève et a convoqué la société civile aux assemblées, qui ont été organisées avec un important soutien extérieur. Selon Luana Alves (PSOL), conseillère municipale de São Paulo, présente à l’assemblée ppour apporter son soutien:
“PepsiCo est une multinationale de plusieurs milliards de dollars qui, au cours du seul dernier trimestre, a réalisé 3 milliards de bénéfices dans le monde entier et qui a refusé de faire une proposition décente de réduction du temps de travail pour une échelle plus digne et plus humaine. Alors la grève continue, ce mouvement est très beau (…) Tous aux côtés de la grève des travailleurs de PepsiCo et contre l’échelle 6×1 dans notre pays !“
C’est un mouvement qui est un exemple pour tout le pays. Il renforce la lutte contre les horaires inhumains, pour la réduction du temps de travail et des journées travaillés. Une lutte qui a tout pour être victorieuse.
Tout notre soutien à la grève des travailleurs de PepsiCo !