Venezuela : pour la libération des travailleurs emprisonnés
15

Venezuela : pour la libération des travailleurs emprisonnés

La persécution du mouvement syndical vénézuélien aggrave la crise profonde vécue par les travailleurs du pays.

Zuleika Matamoros 24 nov 2023, 07:36

La crise alimentée par le gouvernement de Nicolás Maduro et les sanctions économiques imposées par les États-Unis et l’Union européenne a frappé de plein fouet la classe ouvrière vénézuélienne, qui a vu tous ses droits – conquis ou reconquis pendant la période du processus révolutionnaire où la présidence était aux mains d’Hugo Chávez- remis en cause

Le salaire zéro, la suppression des droits des travailleurs et des syndicats et la criminalisation des luttes syndicales sont l’expression d’une politique anti-ouvrière menée par  le gouvernement actuel pendant les dix années où a été au pouvoir.

Cette politique a pu être mise en œuvre et durer dans le temps grâce à deux conditions fondamentales. La première est la répression, l’emprisonnement et la judiciarisation des travailleurs qui se sont battus pour maintenir leurs salaires, garantir des conditions de travail décentes et la liberté d’association. Plus de 150 travailleurs, dont des dirigeants syndicaux, ont été poursuivis pour participer à des revendications et des protestations légitimes pendant le mandat du cogouvernement PSUV et des forces armées. La seconde, et non moins importante, est l’activité des bureaucraties syndicales qui agissent en fonction aux intérêts de divers secteurs de la bourgeoisie, qu’il s’agisse de la nouvelle bourgeoisie “rouge de rouge” ou de ceux réunis dans l’association patronale Fedecamaras qui félicitent le gouvernement de Nicolás Maduro pour ses “avancées”.

Les travailleurs emprisonnés pour avoir lutté ne sont pas seuls.

Il existe des cas où des syndicalistes et des travailleurs du rang ont été arrêtés après avoir participé à des manifestations pacifiques pour obtenir des dollars et des conditions de travail ou pour dénoncer la corruption dans les entreprises publiques, ce qui a donné lieu à une campagne d’unité d’action entre diverses organisations syndicales, politiques et de défense des droits de l’homme qui réclament leur liberté. Il s’agit d’un point important compte tenu de la faiblesse du mouvement syndical vénézuélien.

Différentes actions unitaires ont dénoncé la lenteur de la justice, l’absence de preuves, les conditions inhumaines de détention et le harcèlement des familles des travailleurs emprisonnés. Ils ont également mené des actions de protestation, de mobilisation et de solidarité avec les travailleurs emprisonnés, ainsi qu’avec les autres victimes de la répression et des violations des droits de l’homme au Venezuela.

Ceux qui ce sont mobilisés pour la liberté de ces travailleurs en appellent au soutien d’organisations nationales et internationales pour rendre visible la situation des travailleurs emprisonnés et faire pression sur le gouvernement pour qu’il respecte leurs droits et obtienne leur liberté.

Pour la libération des travailleurs emprisonnés !

Cette mobilisation a montré à quel point que la visibilité, la publicité, la lutte et la solidarité pour mettre fin à la criminalisation des luttes des travailleurs sont essentielles. Avec le goût amer de ne pas avoir pu effacer l’expérience amère vécue par plus d’une centaine de personnes privées de liberté simplement pour avoir exigé des droits qui sont ignorés, nous célébrons la victoire partielle qui signifie avoir réussi à sortir de la prison des travailleurs comme Rodney Álvarez, Eudis Girot, Alfredo Chirinos, Arienis Torrealba, Franklin Gascon, Jean Mendoza, Neptali Duno, Guillermo Zárraga, pour n’en nommer que quelques-uns. Malgré cela, il y a encore des travailleurs emprisonnés et, pour cette raison, des actions pour leur libération se poursuivent dans différents espaces.

En conclusion, on peut dire qu’au Venezuela, le gouvernement a systématiquement poursuivi une politique anti-ouvrière, cherchant à éliminer les droits des travailleurs par une approche répressive. En outre, la présence d’une centrale syndicale dont les dirigeants occupent des postes au sein du gouvernement sert non seulement de véhicule aux mesures et ajustements anti-ouvriers, mais joue également un rôle actif dans le détournement des luttes et la criminalisation de la participation et des luttes des travailleurs.

La faiblesse du mouvement syndical au Venezuela peut être attribuée à plusieurs facteurs, notamment l’absence d’une pratique syndicale orientée vers la base depuis plus de deux décennies, promue par les mêmes bureaucrates syndicaux actuellement réunis au sein de la CSBT ou dans les branches syndicales des partis patronaux. Ceux-ci introduisent dans la lutte des objectifs qui visent exclusivement leurs propres intérêts. En outre, l’interdiction de fait par le gouvernement de créer et de maintenir des syndicats indépendants contribue également à cette faiblesse.

L’arrestation de dirigeants syndicaux ou de travailleurs cherchant à s’organiser est souvent utilisée par un gouvernement autoritaire comme une “action exemplaire” pour démobiliser la base. Dans ce contexte, il est crucial que les organisations internationales de gauche s’unissent dans des actions qui peuvent renforcer le mouvement des travailleurs vénézuéliens extrêmement affaibli en offrant un soutien et une visibilité à ses luttes.

En examinant de près la politique économique du gouvernement vénézuélien, avec ses privatisations, le bradage du pays et des négociations avec la Chambre des entrepreneurs, entre autres mesures néolibérales, il est indéniable que le Venezuela semble être à vendre. Un scénario dans lequel la “meilleure offre” se traduit par une main-d’œuvre bon marché, une flexibilité du travail telle qu’elle ne reconnaît pas la valeur du salaire minimum, des prestations sociales ou de toute législation du travail. Il en résulte une classe ouvrière déstructurée, appauvrie et soumise à une répression intense.

Principales revendications :

  • Libération des travailleurs emprisonnés ;
  • Reposition immédiate des salaires pour couvrir les besoins alimentaires de base ;
  • Rétablissement de tous les droits du travail confisqués ;
  • Liberté pour les organisations autonomes et indépendantes ;
  • Solidarité internationale avec les travailleurs du Venezuela.


TV Movimento

A história das Internacionais Socialistas e o ingresso do MES na IV Internacional

Confira o debate realizado pelo Movimento Esquerda Socialista (MES/PSOL) em Porto Alegre no dia 12 de abril de 2025, com a presença de Luciana Genro, Fernanda Melchionna e Roberto Robaina

Calor e Petróleo – Debate com Monica Seixas, Luiz Marques + convidadas

Debate sobre a emergência climática com a deputada estadual Monica Seixas ao lado do professor Luiz Marques e convidadas como Sâmia Bonfim, Luana Alves, Vivi Reis, Professor Josemar, Mariana Conti e Camila Valadão

Encruzilhadas da Esquerda: Lançamento da nova Revista Movimento em SP

Ao vivo do lançamento da nova Revista Movimento "Encruzilhadas da Esquerda: desafios e perspectivas" com Douglas Barros, professor e psicanalista, Pedro Serrano, sociólogo e da Executiva Nacional do MES-PSOL, e Camila Souza, socióloga e Editora da Revista Movimento
Editorial
Israel Dutra | 07 maio 2025

Crise do INSS: ressarcir imediatamente os aposentados e punir os responsáveis

Combate amplo contra a corrupção não pode ser justificativa para mais austeridade fiscal
Crise do INSS: ressarcir imediatamente os aposentados e punir os responsáveis
Edição Mensal
Capa da última edição da Revista Movimento
Revista Movimento nº 55-57
Nova edição da Revista Movimento debate as "Encruzilhadas da Esquerda: Desafios e Perspectivas"
Ler mais

Podcast Em Movimento

Colunistas

Ver todos

Parlamentares do Movimento Esquerda Socialista (PSOL)

Ver todos

Podcast Em Movimento

Capa da última edição da Revista Movimento
Nova edição da Revista Movimento debate as "Encruzilhadas da Esquerda: Desafios e Perspectivas"