La crise des retraites au Brésil: Indemnisation des retraités et punition des responsables
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La crise des retraites au Brésil: Indemnisation des retraités et punition des responsables

La lutte contre la corruption ne doit pas servir de prétexte à une plus grande austérité budgétaire.

Israel Dutra 7 maio 2025, 12:00

L’INSS (Institut National de la Sécurité Sociale) gère, entre autres, les retraites de travailleurs brésilien. Un budget énorme de plus d’un billion de Reais (150 milliards d’Euros) qui attire convoitise et corruption.  Une nouvelle affaire a explosé fin avril en son sein Des retraits à la source indus étaient opérés depuis quelques années au profit d’associations et d’institutions financières de tout acabit.

Un vol, un pillage milliardaire dont ont été victimes des millions de retraités de l’INSS. Un scandale d’ampleur, avec de nouvelles révélations chaque jour dans la presse, qui pèse sur la conjoncture nationale. Des faits qui ont déjà fait tomber le Ministre de de la Sécurité sociale, Carlos Lupi.

L’opération « Sans rabais», déclenchée par la police fédérale et le contrôleur général de l’Union (CGU, Procureur), a mis au jour un système d’organisations et d’associations qui utilisaient frauduleusement des données et des signatures pour faire appliquer àa leur profit des retraits mensuels à la source directement par l’INSS sur les sommes dues aux  retraités. Le nombre de victimes est d’environ 4 millions de retraités.

Le système a été mis en place pendant l’administration Bolsonaro (2019-2022) et était dirigé par Antônio Camilo Antunes, connu sous le surnom du « Careca do INSS » (le Chauve de INSS), qui articulait la bande d’escrocs. À ses côtés, l’homme d’affaires Carlos Ferreira Lopes, qui, selon le site Intercept, est l’un des lobystes de l’Agrobusiness et du Centrão, était à la tête des organisations qui profitaient de l’argent détourné.

Après la démission du président de l’INSS, Alessandro Stefanutto, et la chute de Lupi, de nombreuses questions restent en suspens. La question fondamentale est de savoir comment rembourser et indemniser les retraités, et comment punir les personnes impliquées.

Omission du gouvernement, hypocrisie de l’extrême droite

L’indignation générale s’est emparée des retraités et de leurs familles, directement lésés par la fraude « institutionnelle ». Il convient de souligner la responsabilité et l’omission du gouvernement dans cette affaire, souvent à la remorque du Centrão, puisque l’ancien ministre Lupi avait été averti à de nombreuses reprises des combines, intégrées depuis longtemps par le gouvernement de Bolsonaro (celui des coups d’État comme des coups financiers !). Le gouvernement n’a pas su anticiper la crise ni dévoilerle système mis en place par le gouvernement Bolsonaro : il aurait pu pourtant prendre les devants, et dénoncer la situation sur les chaînes de télévision, exigeant une enquête rigoureuse et s’engager en faveur des retraités.

Lupi, d’ailleurs, avait déjà été limogé sous le deuxième gouvernement Dilma, déjà soupçonné d’être impliqué dans des affaires de corruption et de blanchiment d’argent.

La direction de l’INSS elle-même a utilisé tous les moyens pour attaquer l’organisation syndicale des travailleurs, usant et abusant des pratiques antisyndicales lors des dernières campagnes salariales et grèves.

De son côté, l’extrême droite veut non seulement ajouter à la confusion, en se désolidarisant des méfaits du gang né dans les années Bolsonaro, mais aussi exploiter le malheur des retraités pour faire du prosélytisme, alors que cette elle se trouve divisée et que l’ancien président Bolsonaro est acculé par la justice. Sa stratégie est de faire lancer une CPI (Commission parlementaire d’enquête) et occuper la scène politique, non seulement pour perpétuer l’impunité des siens, mais aussi pour créer une véritable usine à fake news à des fins électorales.

Défendre les retraités et punir les corrompus

L’équipe économique avec Fernando Haddad (Ministre de l’Économie) et Mauricio Ceron (Secrétaire au Trésor) en tête utilise le scandale, pour entonner le discours de la rigueur budgétaire, le discours techniciste du fameux «peigne fin» comme ils l’ont fait avec la BPC[1] et d’autres programmes sociaux. Si cette ligne l’emporte, les retraités paieront deux fois la facture, d’abord par la corruption, puis par l’austérité.

Nous devons nous positionner avec un programme clair : défendre les retraités, avec une indemnisation immédiate pour les millions de personnes lésées, donner la parole aux employés de l’INSS, former une commission avec le mouvement populaire capable d’auditer les organismes et de promouvoir un autre plan de gestion des retraites publiques, et punir tous ceux qui sont impliqués, qu’ils appartiennent au gouvernement précédent ou à celui-ci.

La proposition présentée par Fernanda Melchionna défend un crédit extraordinaire de 6,3 milliards de R$ pour indemniser les victimes du plan qui a conduit à des licenciements à l’INSS, exigeant des mesures immédiates de la part du gouvernement Lula.

Ce n’est qu’ainsi, avec une position forte et claire en défense des travailleurs, que nous pourrons sortir de l’impasse d’une crise qui est loin d’être terminée et qui, jusqu’à présent, a fait des retraités brésiliens les principales victimes de cette escroquerie milliardaire.


[1] Comme si les pauvres étaient les grands responsables des difficultés de financement des programmes de protection sociale ! Le BPC (Bénéfice de Prestation Continue) bénéficie les personnes en situation de handicap où qui ne peuvent justifier l’annuités suffisantes au système de retraites, souvent des femmes noires ayant travaillé toute leur vie sans être déclarées par l’employeur.


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