Liberté pour José Rainha, maintenant!
Le leader paysan arrêté alors qu’il lutte pour le droit à la terre.
Samedi après-midi, les camarades José Rainha et Luciano de Lima ont été arrêtés par la police civile de São Paulo, dans la ville de Mirante do Paranapanema. Cette arrestation de nature politique est clairement liée aux occupations du Carnaval Rouge, c’est un acte de représailles contre les combattants du peuple sans terre.
Le FNL s’est renforcé ces dernières années en organisant des journées de lutte pendant le carnaval. L’objectif du Carnaval Rouge est de mettre en débat la contradiction d’être l’un des pays qui produit le plus d’aliments au monde, alors que plus de 125 millions, 58% des Brésiliens, vivent d’une façon ou d’une autre, dans l’insécurité alimentaire, et plus grave, plus de 33 millions dans une insécurité alimentaire sévère.
C’est ça le pays de l’agriculture forte, alors que des millions sont déplacés, des millions de brésiliens vivent le drame de la faim, de la misère et de l’inégalité la plus profonde.
Le carnaval rouge de cette année a suscité la fureur de l’agro-industrie et consorts, et même le marché s’est montré nerveux. Après tout, peu importe qu’il y ait une armée d’affamés dans le pays, la répartition des terres entre les plus pauvres est un crime que l’agro-industrie et le capital ne toléreront pas. Le FNL a dénoncé cette contradiction avec force, et ce sont des milliers de sans-abri et de sans-terre qui rejoignent les occupations appuyées par le FNL, que ce soit à la campagne ou en ville.
Les représailles n’ont pas tardé contre le leader José Rainha qui, depuis 1977, n’a fait que lutter pour la terre pour et avec les plus pauvres. A toutes fins utiles, José Rainha a le droit de répondre à toute accusation en toute liberté, il n’y a aucun fondement à son maintien en détention, si ce n’est la colère politique des agro-industriels qui ne tolèrent pas que leurs méfaits soient révélés.
Le Carnaval Rouge, cette année, a été très fort, et le FNL et ses activités ont pris une place d’évidence dans les informations locales et nationales, avec des dizaines de propriétés rurales e urbaines occupées par les sans-terres et les sans-abris organisés par le FNL. Nous dénonçons l’invasion des terres publiques par l’agrobusiness dans le Pontal do Paranapanema, un débat qui a déjà été gagné dans une décision de la ministre Carmen Lucia, décision définitive, sans autre possibilité de recours, et publiés par le STF. C”est pourtant ces terres publiques que l’agrobusiness défend comme si c’était les siennes, á coup de feu, en expulsant, blessant et tuant si nécessaire les travailleurs qui osent les revendiquer.
Nous exigeons la libération immédiate de nos camarades, qui ont le droit, garanti par l’État de droit démocratique, de répondre à toute accusation en toute liberté.
Nous soulignons également que lutter n’est pas un crime, l’Etat reconnaît dans sa Constitution que nous sommes un pays inégalitaire lorsqu’il affirme que l’un des objectifs de la République est d’éradiquer la faim et la pauvreté. Il est du devoir de l’Etat de garantir la terre et le logement à ceux qui en ont le plus besoin, si l’Etat est incapable de donner ces garanties légales, qu’il permette aux mouvements sociaux de s’organiser autour de leurs agendas pour faire pression sur l’Etat.
Ainsi, nous dénonçons cet emprisonnement politique arbitraire par le gouvernement de Tarcisio de Freitas, gouverneur bolsonariste de Sao Paulo, nous exigeons sa libération immédiate et nous appelons à la solidarité de tous ceux qui luttent, car nous ne pouvons tolérer que l’État agisse arbitrairement contre ceux qui luttent.
Brasilia, 4 mars 2023.
Direction politique FNL, Front National de Lutte Campagne e Ville.