Thèse Militante : PSOL indépendant et anticapitaliste
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Thèse Militante : PSOL indépendant et anticapitaliste

Découvrez les thèses du Movimento Esquerda Socialista (MES) et de ses alliés pour la VIIIe Convention du PSOL !

Le PSOL existe, c’est un fait. Contre ceux qui ne croyaient pas possible de construire un parti à gauche du PT, les presque 300.000 adhérents, les milliers de militants du mouvement des travailleurs, populaire, paysan et étudiant, sans parler de notre représentation parlementaire, ont prouvé que c’était possible. Occuper l’espace laissé vacant par le choix du PT de prendre en charge la gestion de l’Etat bourgeois dans le d’une une stratégie de développement du capitalisme national était le projet fondateur de base du PSOL. En outre, sa stratégie fondatrice était de se construire comme un parti anticapitaliste avec une influence de masse. Ce point n’a pas été réalisé et se trouve même menacé. Le remettre en cause pourrait tout mettre en péril.

Produit des contradictions de la situation mondiale et nationale, l’extrême droite a acquis un poids sans précédent dans l’histoire du pays et l’unité démocratique a posé un défi central à notre parti. L’unité nécessaire, réalisée principalement entre les partis se réclamant de la classe des travailleurs, et le PT en est le parti le plus important, a permis la victoire électorale contre Bolsonaro, garantissant une voie démocratique fondamentale pour sortir le pays de l’abîme et éviter une catastrophe qui était imminente.

Cependant, la catastrophe qui menaçait la classe ouvrière reste une menace. Non seulement l’extrême droite reste forte, mais l’État capitaliste brésilien n’a aucune possibilité de garantir une vie digne au peuple, ni une véritable démocratie capable de permettre la participation authentique des travailleurs et des pauvres aux orientations du pays. Cette incapacité produira un mécontentement populaire et, s’il n’y a pas de gauche qui s’affirme et combatte cet État, seule l’extrême droite pourra avancer et canaliser les énergies des masses. Par conséquent, la position du PSOL doit être de soutenir le gouvernement lorsqu’il est attaqué par l’extrême droite et de rester indépendant, en présentant des propositions qui frappent les plus riches, en montrant que l’extrême droite les défend. Notre parti ne doit soutenir aucune mesure gouvernementale qui fait payer le prix de la crise sur le dos des travailleurs.

Cette orientation – d’un PSOL qui combat l’extrême droite, mais qui avance et se revendique comme indépendant – c’est ce qu’on a vu la semaine dernière lorsque le groupe parlementaire fédéral, emmené par Sâmia Bomfim et Talíria Petrone, a défendu le MST [Mouvement des Sans Terre] lors de la Commission d’enquête parlementaire á l’Assemblée législative tout en menant la lutte contre les mesures de “Encadrement budgétaire“. Malgré une forte résistance initiale d’une partie de la direction du parti, c’est une victoire que le groupe parlementaire ait voté à l’unanimité contre cet ajustement budgétaire et une démonstration qu’il y a de l’espoir pour le PSOL.

Notre thèse est un appel à constituer un pôle militant, à partir du PSOL, pour poursuivre cette lutte sans trêve contre les néo-fascistes et pour construire une alternative indépendante et écosocialistes qui soit présente et active dans la lutte pour les salaires, le logement et de meilleures conditions de vie et de travail pour les pauvres.

I.Une lutte prolongée contre l’extrême droite et la crise qui ravage la planète

La période historique actuelle est marquée par une conjonction de crises sans précédent. La troisième décennie du XXIe siècle, inaugurée par une pandémie qui a aiguisé les contradictions du capitalisme dans sa phase de décomposition, est polarisée par une extrême droite avec un poids de masse, désireuse de détruire les conquêtes de la période précédente et d’imposer des régimes encore plus dictatoriaux.

Après la pandémie, il y a eu une accélération de la convergence entre les crises (poly-crise ou crise multidimensionnelle), qui s’alimentent les unes les autres. Les rébellions et les processus de résistance ont également gagné du terrain, dans un contexte d’incapacité de la démocratie libérale à offrir une alternative cohérente et de difficulté de la conscience socialiste. Ainsi, l’extrême droite organise ses troupes sous une apparence prétendument anti-establishment, alors qu’elle est l’expression la plus pourrie du capitalisme dans sa forme politique et économique.

Dans le monde se conjuguent 1) une crise environnementale sans précédent : la phase actuelle du capitalisme mondial nous place devant un effondrement socio-environnemental comme en témoignent la destruction des écosystèmes, le démantèlement des politiques environnementales et les menaces qui pèsent sur la vie des peuples des rivières et des forêts, aggravées par la catastrophe climatique qui met en péril l’avenir de l’humanité ; 2) la crise et le chaos géopolitiques (avec la menace nucléaire), marqués, outre l’invasion impérialiste de l’Ukraine, par la concurrence entre les impérialismes, la dispute sur la mer de Chine et Taïwan et de nombreux autres conflits – depuis Hiroshima et Nagasaki, il n’y avait pas eu de réelles menaces d’utilisation d’armes nucléaires ; 3) la crise économique structurelle : l’économiste Michael Roberts a mis en garde contre une possible récession dans les pays centraux, en plus de la spirale inflationniste en cours, des faillites de banques, comme celle de la Silicon Valley (États-Unis), et de la crise de la dette dans des pays importants et avec une large population comme le Pakistan, l’Égypte et l’Argentine ; 4) la crise sociale : la faim et la barbarie se multiplient, ainsi que l’augmentation effrayante du nombre d’exilés, de personnes déplacées, d’immigrants et d’autres personnes en situation vulnérable qui doivent quitter leur pays d’origine ; 5) la crise organique des régimes (dérive néo-fasciste): on assiste à la montée des groupes d’extrême droite, à l’effondrement des “opinions publiques” traditionnelles, au poids croissant des big techs, et à la montée en puissance de leaderships néofascistes comme Meloni, André Ventura, Erdogan, Modi, y compris en Amérique latine, avec Millei, Kast, Keiko Fujimori, Paraguayo Cubas et Bolsonaro. La résilience de la figure de Trump est aussi une illustration de la profonde crise politique mondiale.

Le développement des forces productives, appropriées par les grands capitalistes du monde numérique, conduira à un contrôle accru sur la main-d’œuvre humaine, dans un grand tableau d’involution dans lequel la nécessité d’arrêter le fascisme et de mettre un frein, en toute urgence, à l’escalade destructrice ne peut pas être reportée.

Le projet de l’extrême droite est la destruction de la civilisation

Sous la bannière de l’armement, du “politiquement correct”, du prétendu agenda des mœurs et de la remise en cause des connaissances scientifiques, l’extrême droite veut mener une guerre totale contre les institutions du mouvement ouvrier, un retour aux conditions de vie sociale antérieures à la Révolution française.

Ce n’est pas une menace vide ou exagérée que d’affirmer que l’objectif stratégique de l’extrême droite est d’imposer de nouveaux régimes politiques et de rompre le pacte de civilisation organisé au cours des deux derniers siècles.

Dans le même temps, le capitalisme dans sa phase impérialiste actuelle avance sur les ressources naturelles et les biens communs. Ces pratiques prédatrices, couramment observées au Brésil et en Amazonie, ont contribué à aggraver la crise climatique et l’on parle déjà de menaces pour l’espèce humaine. Les experts soulignent que si les politiques socio-environnementales ne changent pas radicalement, les glaciers de l’Arctique fondront entre 2030 et 2050.

Antifascisme et solidarité internationaliste

Interpréter la réalité est une nécessité incontournable, étant donné la complexité du scénario, mais insuffisante, comme la thèse onze de Marx nous l’a déjà enseigné. Il faut avancer pour transformer le scénario, se lancer au combat. Vaincre l’extrême droite exige des mesures concrètes sur le terrain international et national. Cela exige aussi d’associer une large solidarité antifasciste, pour défendre en chaque occasion une position favorable à la majorité sociale, avec le rétablissement des liens de confiance et de solidarité collective entre les exploités et les opprimés.

Sur le terrain de la politique concrète, il est nécessaire de manifester et d’exiger que les gouvernements attaqués par l’extrême droite parviennent à se mobiliser et défendre les revendications populaires. Le PSOL doit être solidaire des peuples qui luttent pour l’autodétermination nationale comme les Kurdes, les Palestiniens et les Sahraouis. De même, il doit dénoncer le campisme et lutter contre les positions néo-fascistes de Poutine et de Douguine, par exemple.

Nous proposons que le VIIIème Congrès du PSOL appelle à une rencontre internationale contre l’extrême droite, de manière large, avec différents alliés, pour favoriser la lutte et l’échange d’expériences. Il est essentiel de mettre en place un réseau antifasciste international pour renforcer cette lutte.

S’appuyer sur la rue pour sortir de l’impasse, á l’exemple de Petro et Francia

Enfin, la meilleure façon d’éviter les entraves des secteurs de l’oligarchie pour empêcher le changement est de miser sur la mobilisation sociale, à l’instar de Petro et Francia, qui ont fait appel à la rue pour imposer le changement en Colombie. Pour répondre à la nécessité d’une réforme qui valorise la santé publique par rapport aux acteurs privés qui contrôlent et manipulent la vie des Colombiens, Petro a rompu le pacte avec les secteurs de la droite libérale et a convoqué deux marches pour indiquer une voie à suivre et encourager la lutte sociale contre le coup d’État et le néolibéralisme.

Il reste à voir si ces marches déboucheront sur un affrontement plus important avec les forces conservatrices de la bourgeoisie. Le fait est que, jusqu’à présent, il s’agit d’un excellent exemple pour les “possibilistes”, qui misent sur les négociations parlementaires et la lutte purement institutionnelle.

II.Dé-bolsonariser le Brésil et conquérir la majorité sociale

Il est nécessaire de dé-bolsonariser le Brésil et de gagner la majorité sociale, en faisant tomber le masque antisystème sous lequel ce secteur se présente à une partie moins informée des travailleurs et cache le néofascisme, expression ultime de ce qu’il y a de plus pourri dans le système.

Les bases politiques et économiques de la montée du bolsonarisme sont objectives et structurelles : le Brésil est confronté à un processus de régression sociale, de répression et de néocolonialisme, ainsi qu’à une crise politique permanente. Le bolsonarisme a remporté les élections de 2018 et se maintient en vie en raison de ces facteurs structurels. Nous pouvons le schématiser comme suit :

– Une base sociale et économique puissante, l’agrobusiness constituant le noyau fondamental de la classe dirigeante pro-Bolsonaro ;

– Une crise politique, basée sur la frustration et le désespoir, causée par l’incapacité de la gauche institutionnelle et l’effondrement de la droite libérale ;

– le contrôle d’un appareil de communication capable de rivaliser avec les grands médias du passé ;

– La perspective de construire une force de choc, en recrutant des éléments parmi les forces de sécurité, et en augmentant le flux et le commerce d’armes et de munitions ;

– la forte présence du néopentecôtisme, en particulier dans les périphéries et les banlieues, qui fonctionne comme une superstructure pour la reproduction des idées conservatrices.

Du point de vue social, la situation est dramatique, comme le révèlent les données sur le travail, le chômage, la main-d’œuvre, la crise et la surexploitation. L’industrie représentait environ 50% du PIB au début des années 80, mais seulement 22% en 2022, soit moitié moins ; les exportations de produits primaires atteignent 47%, dans un pays où il y a un excédent de produits alimentaires pour vendre à l’étranger mais une pénurie pour 30 millions de Brésiliens affamés. De façon inégale et combinée, le progrès technologique coexiste dans les campagnes avec des formes de travail analogues à l’esclavage et à d’autres pratiques d’exploitation, et la numérisation avancée des plateformes d’applications dans les villes fournit la base technologique pour la surexploitation de la main-d’œuvre sans protection, garanties et droits, ce qui nous ramène aux niveaux antérieurs à la CLT [Consolidation des lois du travail par Vargas le 1er mai 1943].

Dans ce contexte, la victoire électorale de Lula constitue une bouffée d’oxygène essentielle pour le maintien des libertés démocratiques. Cependant, son gouvernement de conciliation de classe est l’otage d’alliances qui conduisent à un programme social-libéral. La tentative putschiste du 8 janvier a montré jusqu’où les secteurs bolsonaristes voulaient aller, imitant l’assaut du Capitole des États-Unis. Un fois cette action frustrée, un espace a été ouvert pour lutter publiquement contre le bolsonarisme, mais reste l’avertissement que tôt ou tard, ces actions putschistes pourraient se répéter.

Le PSOL a eu raison d’affirmer qu’il ne participerait pas au gouvernement en tant que parti, même si la résolution de décembre était hybride. Notre positionnement doit donc être celui de l’indépendance, comme nous l’avons mis en œuvre lors des votes sur la présidence de l’assemblée ou sur l’encadrement budgétaire.

Des combats de tranchées difficiles

Au Brésil, nous sommes engagés dans plusieurs combats contre l’action de l’extrême droite. Dans la lutte contre les fakes news, contre les milices rurales de l’agrobusiness et de l’orpaillage, pour la punition exemplaire des putschistes d’avant et après la tentative du 8 janvier – avec le rôle prépondérant joué par le député Fábio Félix (PSOL-DF) pour démasquer le rôle de la direction des forces armées dans le CPI du district [fédéral de Brasilia]. C’est pourquoi la revendication “sans amnistie”, exigeant l’arrestation de Bolsonaro et la responsabilisation de tous les putschistes, reste fondamentale : notre indépendance nous sert aussi à affronter l’extrême droite sans entraves.

La performance déjà mentionnée de Sâmia Bomfim au sein de la CPI du MST est elle aussi l’expression de notre ligne de front unique contre l’extrême droite. Dès la création de la commission, Sâmia a joué un rôle de polarisation avec les alliés du génocide au nom du PSOL. L'”agrobolsonarisme” veut passer à l’offensive contre le MST et les mouvements sociaux des campagnes et des villes. Défaits aux élections, les agro-bolsonaristes veulent avancer dans la spoliation des terres indigènes et quilombolas pour continuer à soutenir leur modèle de développement, basé sur la répression et la régression sociale.

D’un côté, l’agrobusiness veut arracher plus de concessions au gouvernement, en freinant les mesures qui pourraient faire avancer la réforme agraire et la lutte dans les campagnes. De l’autre, le gouvernement Lula cherche à éviter les affrontements, en soutenant d’autres secteurs agricoles, comme le ministre Favaro, et en agissant pour contenir les occupations et les mobilisations sociales. Pour tout un secteur du gouvernement, l’axe serait de “calmer le jeu” dans la lutte contre l’agro-bolsonarisme, sans même parler de la violence et de la persécution dans les campagnes brésiliennes. Il convient également de souligner que l’adoption d’une politique économique structurée sur les matières premières renforce le néofascisme, pour tout ce que ce système agricole représente dans les territoires brésiliens, avec des déménagements forcés, des expulsions de territoires, l’altération des paysages, l’empoisonnement, la dégradation des terres et des rivières.

Le MST est l’un des plus grands mouvements sociaux au monde. Malgré certaines divergences d’interprétation politique, nous ne doutons pas qu’il faut maintenant le défendre. Et nous avons un point d’accord central avec sa direction politique pour la situation actuelle : sans miser sur la mobilisation de la rue et le conflit de classe, il n’y a pas d’issue à l’impasse dans laquelle se trouve le pays. La sympathie des secteurs urbains et des partisans de la réforme agraire s’est accrue au Brésil, ce qui n’est pas sans rappeler les années 1990. Cette énorme sympathie est également liée à la lutte contre le poison des pesticides, pour une alimentation plus saine et pour la distribution des aliments, en luttant contre la faim dans les périphéries des grandes villes. Les conflits dans les campagnes se poursuivent et l’agenda de la réforme agraire est toujours d’actualité dans un Brésil qui n’a pas encore résolu ses problèmes structurels. Il est nécessaire de renforcer le militantisme du PSOL dans les campagnes, qui compte déjà des militants du MST, du FNL, du MLST, du Mouvement Nossa Terra et du Mouvement de lutte populaire.

Dans ce scénario de conflits sociaux, l’Amazonie est un territoire stratégique de dispute territoriale, oú les peuples de la région sont assiégés par les propriétaires terriens, les grileiros [qui accaparent illégalement les terres], les scieries et les industries minières, avec le soutien des élites politiques et économiques rurales et urbaines. Au sud du biome amazonien, l'”arc de feu” – un consortium d’exploitation du bois, du bétail et du soja – fait pression pour avancer sur la forêt. Au nord, le réseau illégal de l’orpaillage utilise le mercure pour empoisonner les eaux et les sols afin d’éliminer les Yanomami et d’autres peuples indigènes et riverains. À l’est, les grands projets miniers lancés dans le cadre du projet Grande Carajás sont liés aux ventes de soja du Maranhão, avec la conclusion du chemin de fer Nord-Sud, ce qui fait de cette région l’une des plus violentes au monde, avec des assassinats constants de quilombolas, d’indigènes et de travailleurs ruraux. À l’ouest, les frontières de l’Amazonie et les terres indigènes restent sans protection et ouvertes au trafic, à la déforestation et aux tueurs, avec des conséquences très graves, comme ce fut le cas avec l’assassinat du militant indigéniste Bruno Pereira et du journaliste Dom Phillips en 2022. La camarade Vivi Reis (PSOL-PA) lorsqu’elle était députée fédérale a suivi de près toutes ces enquêtes.

L’indépendance nécessaire au PSOL

La lutte pour l’indépendance du PSOL s’est révélée nécessaire dans la présentation d’une candidature propre du groupe parlementaire contre Arthur Lira [à la présidence de l’Assemblée législative] et, plus récemment, dans la lutte contre le projet d’encadrement budgétaire, un projet clé et déterminant, car il s’agit d’une composition de Lula et Haddad avec la bourgeoisie et les rentiers, en particulier le secteur des banques, pour maintenir l’ajustement et le paiement de la dette, dans le cadre de l’orientation “budgétire” de la politique économique. Le “nouveau cadre budgétaire”, en plus de limiter les dépenses et de mettre le gouvernement en porte-à-faux en cas de crise économique, impose un accord clair sur l’orientation macroéconomique du pays.

La proposition du nouveau plafond menace également l’éducation et la santé, puisque les planchers d’investissement dans ces domaines, un acquis inscrit dans la Constitution, peuvent faire pression sur d’autres dépenses limitées par le cadre, ce qui a conduit des experts du ministère des finances, tels que le secrétaire Rogério Ceron, à dire que le gouvernement a l’intention de mettre fin aux planchers de ces domaines.

S’agissant d’une mesure d’ajustement fiscal, le PSOL a voté contre à juste titre car ce qui importe ce n’est pas qui propose, mais qui paie la facture pour satisfaire les riches dans une situation de crise. En outre, la proposition est une camisole de force pour le gouvernement, frustrant les mesures de l’agenda élu dans les urnes.

Les contradictions du gouvernement s’expriment également dans l’agenda environnemental. Après que l’IBAMA [Institut brésilien de l’environnements] ait, à juste titre, mis son veto à l’octroi d’une licence d’exploration pétrolière à l’embouchure de l’Amazone, les ministères de l’environnement de Marina Silva, et des peuples originels de Sonia Guajajara, ont été vidés de leur contenu par le Congrès, avec la pleine connaissance et même les éloges, de ceux qui conduisent l’articulation politique du gouvernement. Le mouvement indigène a été très actif pendant le gouvernement Bolsonaro, et a été un protagoniste dans la dénonciation du démantèlement environnemental, des invasions des terres indigènes, de l’exploitation minière illégale et de l’orpaillage. Un an vient de s’écouler sans Bruno et Dom, toujours sans justice. Il y a beaucoup d’autres affrontements au sein du gouvernement, comme la construction du Ferrogrão [la voie ferrée du grain, 1 000 km au travers de l’Amazonie].

La lutte pour l’éducation a également polarisé le premier semestre. Secteur central dans la défaite du bolsonarisme, avec le “tsunami de l’éducation”, le mouvement éducatif brésilien a lutté contre la Réforme de l’Enseignement Secondaire, toujours controversée puisque, malgré les pressions de la société et du mouvement, l’orientation du Ministère de l’Education continue d’avoir une forte composante néolibérale, avec des relations intrinsèques entre ses dirigeants et des organisations telles que la Fondation Lemann.

Il existe également un conflit important entre les secteurs historiques de la lutte pour la santé publique et le gouvernement, matérialisé par l’option du gouvernement d’appuyer les communautés thérapeutiques, à l’opposé des conquêtes et de la lutte contre les internements psychiatriques, pour favoriser les affaires des secteurs liés aux églises néo-pentecôtistes qui, par ailleurs, réclament des exonérations fiscales encore plus importantes.

Des mesures amères sont également préparées contre le peuple, comme celle qui ouvre la possibilité de saisir les maisons et les propriétés individuelles en cas de dettes bancaires, menaçant ainsi la propriété de millions de familles brésiliennes endettées. Non seulement le gouvernement n’affronte pas le débat sur l’endettement – se limitant à des mesures absolument timides, qui détournent la discussion sur la réduction de l’impôt sur le revenu et le cas des dizaines de millions qui sont aujourd’hui “marqués” au fichier central des défauts de paiement – mais il ouvre la porte à une attaque capable de provoquer une véritable “crise hypothécaire” pour satisfaire le capital financier.

Pour affronter avec force la question de la répartition qui prive la classe ouvrière des fruits de son propre travail, nous brandissons la bannière de l’imposition des grandes fortunes, ainsi que l’abrogation des réformes du travail et des retraites qui ont retiré une série de droits à la population au cours des dernières décennies.

Soutenir les mobilisations et construire un camp critique

Le PSOL doit soutenir toutes les mobilisations pour les droits, en les combinant avec la lutte contre l’extrême droite et la résistance aux attaques dans les campagnes et dans les villes, en ouvrant l’hypothèse, y compris, de fronts et d’unités sur les terrains parlementaires et électoraux. Dans le sillage du débat sur les dix ans des Journées de juin 2013 [manifestations nationales provoquées à l’origine par une brutale augmentation des transports en commun], d’autre part, nous répétons que nous ne pouvons pas neutraliser les revendications populaires et leurs méthodes de mobilisation. Cela nous sépare de la vision de secteurs de gauche et de centre-gauche qui se sont éloignés de la rue.

Il y a une unité bourgeoise dans les mesures contre la classe ouvrière, comme dans les mesures de privatisation, de réduction des salaires et de détérioration des conditions de travail en général, associant le parlement, le pouvoir judiciaire et les gouvernements successifs. Sur ce point également, le gouvernement fédéral a été clairement enclin à faire partie de cette unité, que ce soit par action ou par omission. Non seulement il ne remet pas en cause les réformes du travail et de la sécurité sociale, mais il défend les PPP [Partenariat Public-Privé]. En outre, bien sûr, il ne remet jamais en question le pouvoir judiciaire dans son activisme contre les travailleurs, comme dans le cas de la position de Gilmar Mendes contre le salaire minimum des professions de la santé et maintenant contre la grève des professionnels de l’éducation à Rio de Janeiro.

Par conséquent, l’orientation du PSOL, au-delà de la lutte conséquente contre l’extrême droite, doit être de construire un champ critique, à partir de son indépendance pour renforcer les tranchées de la société et le mouvement de masse, en stimulant l’auto-organisation, la défense de l’activisme à la campagne comme à la ville, et la création de formes associatives liées aux intérêts de ceux d’en-bas. De cette façon, nous encourageons le rassemblement des secteurs critiques qui peuvent être d’accord avec une telle plate-forme pour vaincre l’extrême droite, gagner la majorité sociale et forger une force militante et matérielle pour la réalisation d’un programme de changement efficace, sans le concilier avec les intérêts de la classe dominante.

III.Seul un projet militant peut changer le Brésil

Les presque 20 ans de construction du PSOL n’ont pas été vains. Nous avons un parti qui s’est révélé nécessaire face à la faillite stratégique de partis comme le PT et le PCdoB, aujourd’hui réunis dans une même fédération. Nous pouvons affirmer que le PSOL a un caractère contradictoire : c’est un projet extrêmement progressiste en raison de sa symbologie, de sa base sociale et d’une partie de son groupe parlementaire, mais confronté à des grandes lacunes et des risques importants, comme que la dilution dans le lulisme, l’absence de projet stratégique et une relation mal définie avec l’État.

Dix ans après les Journées de juin 2013, l’absence d’une direction politique capable de donner un sens à la révolte fait des ravages. Il manque un sujet politique qui cherche l’unité dans la diversité et qui soit fidèle aux revendications qui ont émergé dans les rues. Ce n’est qu’avec l’action décisive de millions de personnes, avec un programme et une culture organisationnelle, que nous pourrons inverser le rapport de forces et reprendre l’offensive. La lutte entre coups d’État et contre-coups d’État exige une direction attentive et capable de mobiliser. Le bolsonarisme agit de manière conspiratrice et organisée, en faisant appel à la rue, disputant les réseaux de communication et son hégémonie, en cherchant à s’imposer par la force et le poids social. Il s’agit donc de regrouper les initiatives et de construire un pôle militant, à partir de l’orientation que nous défendons.

Parmi les innombrables attaques qui ont visé les militants et les dirigeants du camp populaire, nous soulignons également la persécution politique du camarade Aldo Santos, fondateur du PSOL, historien militant de la région ABC de Sao Paulo. En 2003, en tant que conseiller du PT, Aldo a soutenu des milliers de familles dans l’occupation de Santo Dias à São Bernardo. En 2018, Aldo a été condamné par le STF à la perte pendant cinq ans de l’exercice de ses pleins droits politiques et à une amende qui est actuellement estimée à environ 800 000 R$. Il est absolument injustifiable d’imputer un tel chiffre à n’importe quel travailleur, cette condamnation est clairement une attaque mais contre tous les mouvements et organisations populaires. Nous luttons pour la fin de ce procès criminel et nous défendons l’amnistie pour les camarades Aldo Santos et Camila Alves !

Le PSOL doit agir contre l’Etat bourgeois et ses agents

Il y a un autre débat, qui a marqué pendant des années les débats au sein de l’aile gauche du PT : la relation avec l’État. Alors que nous avons été contraints de défendre, à juste titre, les repères de la Constitution de 1988 face aux menaces de Bolsonaro et de l’extrême droite, la discussion est devenue plus complexe aujourd’hui.

Nous n’avons aucun doute quant aux caractéristiques structurelles de l’État brésilien. Tout comme nous tenons compte du fait que les conquêtes de la lutte contre la dictature sont centrales pour défendre la démocratie libérale brésilienne, encore limitée. Cependant, l’orientation de l’unité de l’action démocratique dans la défense du régime de la Nouvelle République ne peut être utilisée pour défendre un projet qui ne vise qu’à réformer la structure du régime et de l’État. Ceci devrait être une différence entre le PSOL et les autres partis du régime.

Les pressions exercées dues au financement public des partis et des campagnes électorales ainsi que par notre présence institutionnelle dans des dizaines de chambres parlementaires, existent et ne peuvent être négligées. Notre participation ou les relations que nous entretenons avec des gouvernements d’autres partis du camp dit progressiste sont également une source de pressions énormes.

Notre orientation doit en tenir compte. Des exemples inquiétants et négatifs, tels que la collaboration du maire de Belém avec le gouvernement de Helder Barbalho du MDB, la présence de militants du PSOL dans le ministère dirigé par Jader Barbalho Filho et d’une personnalité du parti dans le gouvernement d’Amapá, avec Solidariedade et Republicanos [partis de la droite brésilienne], signalisent une intégration en cours au régime, comme le vote erroné du PSOL de Pará en faveur d’un dirigeant du MDB pour assumer un poste à vie au sein du TCU locale. C’est pourquoi nous nous sommes battus pour que le PSOL ne s’intègre pas organiquement au nouveau gouvernement Lula. Cette bataille, ainsi que le vote contre le l’encadrement budgétaire, nous encourage à poursuivre le débat sur la nécessité d’une positionnement indépendant.

La centralité de la lutte antiraciste au sein du PSOL

La lutte antiraciste a gagné en force au travers de sa projection internationale et renouvelle les luttes historiques des mouvements antiracistes et pour les droits civiques qui ont été des avancées importantes des générations précédentes

Il est important de rappeler que l’esclavage des Noirs a été le fondement de l’expansion du capitalisme au niveau mondial, et nous ne parlons pas ici de l’esclavage qui a toujours existé à différentes époques de l’histoire ancienne, mais d’un esclavage organisé, dans le but de structurer un système qui s’est emparé de différents pays du monde, mais qui s’est renforcé dans les pays qui sont devenus centraux, l’axe du capitalisme.

Le Brésil est marqué par une histoire de 356 ans d’esclavage des Noirs et a été le dernier pays à abolir l’esclavage. Ce système a fomenté l’économie brésilienne et a structuré le pays grâce au travail des esclaves au cours d’une période historique marquée par de nombreuses résistances, des soulèvements et des révolutions en quête de liberté, qui ont toujours été durement réprimés. L’abolition de l’esclavage, selon l’histoire dominante, n’a eu lieu qu’il y a 135 ans, soit l’équivalent de quatre générations (à comparer aux vingt-cinq générations qu’a duré le système esclavagiste), ce qui est insuffisant pour un quelconque changement structurel.

Au Brésil, toute caractérisation des relations de pouvoir et des relations sociales et politiques qui ne prendrait pas en compte la lutte antiraciste serait une caractérisation partielle, déconnectée de la formation et de la structuration de ce pays. Il est impossible de parler de révolution ou de changements structurels sans renforcer la lutte antiraciste dans le monde entier.

La montée de la lutte des Noirs a entraîné un besoin de représentation dans les parlements. Le PSOL a développé le nombre de ses représentants issus de la négritude et doit progresser encore plus dans ce sens, avec l’augmentation des candidats et des parlementaires noirs, et cette exiger doit se traduire à l’intérieur du PSOL par un travail pour organiser et gagner le militantisme noir, en construisant le PSOL comme un pôle pour amplifier et stimuler la lutte du mouvement noir dans les rues pour leurs revendications.

Pour faire face à la violence raciste de l’État contre la population noire, en particulier sa jeunesse, nous dénonçons la guerre contre la drogue et défendons la légalisation des substances psychoactives, la démilitarisation des périphéries et la construction d’une approche de la question en terme de santé publique.

Le PSOL doit faire de la lutte contre le racisme une priorité sur tous ses fronts, que ce soit par les campagnes des mouvements sociaux ou de fronts parlementaires, comme les projets de loi sur le football, après les attaques contre le footballeur Vinicius J.

Le PSOL doit continuer à être la référence dans l’agenda féministe, LGBT et noir.

Si l’extrême droite a pu disputer l’indignation anti-régime dans le monde, les mouvements féministes, LGBTQIA+ et antiracistes l’ont fait de même. Après 2013, le Brésil a connu un véritable printemps féministe qui a lié la violence contre les femmes et l’invisibilité des soins à l’avancée néolibérale et à la précarisation de la vie. C’est ce mouvement qui, plus que tout autre, a indiqué la voie à suivre pour sortir de la crise sociale. De la même manière, les élaborations sur l’hétéronormativité et le maintien des familles et sa relation avec la privatisation de la vie et sur les marqueurs historiques de la stratification raciale de la classe des travailleurs. Au Brésil, le PSOL est devenu une grande référence de ces mouvements, à la fois dans la construction active des mouvements eux-mêmes, et à travers l’élection d’un groupe parlementaire issu organiquement de ces luttes.

Aujourd’hui, ces mouvements sont fortement attaqués par l’extrême droite, dont certains des piliers sont le racisme, la LGBTphobie et le masculinisme. De plus, ils sont contestés par les thèses libérales, qui voient dans la mise en avant de quelques-uns et leur ascension financière la réponse aux problèmes structurels du capitalisme. Le PSOL doit continuer à organiser et à faire référence dans ces luttes et à souligner la nécessité d’une vision anticapitaliste pour celles-ci.

Notre expérience

Nous pensons que la tâche du PSOL est de construire sa base militante dans les catégories, les quartiers, les occupations, les écoles, les universités et les territoires. Notre action s’articule parmi les enseignants et enseignantes, les travailleurs et travailleuses des écoles, des universités, les employés et employées des banques, des métros, les fonctionnaires des trois sphères, les métallurgistes, les agents de sécurité, les policiers antifascistes, les motoristes, les avocats, les ouvriers et les paysans. Un autre exemple qui devrait être reproduit nationalement est l’expérience faite au Pará, sous la direction de Vivi Reis, avec la Casa Amazônia, un espace d’organisation du militantisme avec un horizon stratégique écosocialiste.

Dans la lutte des travailleurs, nous avons construit le TLS en tant qu’outil syndical combatif dans tout le pays. Dans l’éducation de base, nous sommes présents dans la plupart des grands syndicats du pays et nous sommes devenus la principale opposition à la majorité de la Confédération nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE), la plus grande confédération de travailleurs de l’éducation de base en Amérique latine. Nous sommes également présents dans l’enseignement supérieur, à la direction d’Andes/Sindicat national des enseignants du supérieur, nous dirigeons le syndicat des travailleurs du métro de Rio Grande do Sul, nous participons à la direction nationale de Fasubra [Federation des personnels technico-administratifs de l’enseignement supérieur] et au syndicat des travailleurs de la santé de Porto Alegre. Nous sommes enracinés dans le mouvement syndical en tant que force politique qui, ces dernières années, s’est consolidée grâce à un travail permanent à la base et dans les structures de plusieurs directions syndicales.

Dans la jeunesse, nous avons avec Juntos! [Ensemble!] défendu l’héritage de la rue, 10 ans après le soulèvement de la jeunesse. Nous allons promouvoir la défense de l’indépendance politique et la lutte des jeunes au congrès de l’UNE, en luttant pour une nouvelle orientation, en unifiant la gauche à partir de l’unité des jeunes du PSOL.

En ce qui concerne le mouvement des femmes, nous avons mis en avant les Juntas! [Ensemble!] dans plusieurs états comme outil d’auto-organisation et d’action du mouvement féministe, qui a pris de l’ampleur depuis le printemps féministe, avec les grandes manifestations du EleNão [PasLui, Bolsonaro], avec le protagonisme remarqué des parlementaires femmes.

Comme mentionné ci-dessus, nous avons renforcé notre présence dans les mouvements populaires, que ce soit dans les campagnes – avec une articulation qui nous fait aujourd’hui agir dans sept mouvements paysans différents, dans plusieurs États ; dans l’éducation populaire, où nous avons misé sur la construction du Rede Emancipa de Educação Popular (Réseau Emancipa d’éducation populaire), avec des centaines d’activistes indépendants. Et à partir de la Revista Movimento, de l’Escola Marx et du Podcast EM, nous diffusons des idées pour la construction d’un marxisme “á chaud”, capable de guider des milliers de militants.

V – Missions, programme et propositions

Le VIIIème Congrès du PSOL a pour tâche principale de voter une orientation qui combine la lutte contre l’extrême droite et la nécessité de construire une alternative indépendante. En même temps, le congrès doit rassembler les efforts pour faire du PSOL un projet plus militant, présent dans les tranchées des luttes sociales. Pour ce faire, nous avons élaboré cette thèse afin d’accroître le rôle du bloc anticapitaliste au sein du parti, en y intégrant d’autres camarades comme Construção pela Base du RS et Enfrente du SP.

Nous défendons l’approbation d’un programme urgent avec cinq mots-d’ordre :

1) Contre l’extrême droite, dé-bolsonariser le Brésil ! Il faut profiter du moment où l’extrême droite sur la défensive pour l’attaquer ssur ses points critiques, en exposant les liens entre les attaques contre les écoles, les attaques haineuses, les mouvements misogynes et autres avec ce courant idéologique. De même, l’action décidée contre le travail des esclaves et des enfants, thèmes systématiquement relativisés par les parlementaires bolsonaristes, doit être menée sans trêve ni amnistie pour les responsables ;

2) La défense des bannières de la classe des travailleurs, le soutien à ses luttes et le rejet l’encadrement budgétaire, de l’ajustement de Haddad et les banquiers. À partir de cette position, nous développerons notre ligne de défense de l’audit de la dette publique, du non-paiement et de la réduction des taux d’intérêt – en revenant aux termes de la Constitution de 1988, qui faisait des taux supérieurs à 12 % un crime. En outre, nous devons concentrer nos efforts sur l’imposition des grandes fortunes, des bénéfices et des dividendes des entreprises, ainsi que des produits de luxe, afin de démontrer à la population qu’il est nécessaire de faire payer la crise aux riches ;

3) Indiquer la centralité des revendications socio-environnementales face à la crise climatique. À cette fin, il est essentiel de lutter pour une réforme urbaine qui s’oppose aux intérêts des grands marchés immobiliers, ainsi que pour la confrontation concrète du racisme environnemental qui affecte les secteurs opprimés les plus vulnérables de la classe des travailleurs, en sus de la création d’un fonds spécial contre les catastrophes climatiques. En ce sens, le renforcement des politiques de défense des peuples indigènes, la lutte contre l’extractivisme prédateur et l’exploitation minière en Amazonie, la lutte contre les nouveaux barrages et les travaux d’infrastructure qui dégradent l’environnement, entre autres exemples, doivent être au centre d’un plan d’action construit avec le protagonisme des mouvements sociaux et des organisations des populations directement affectées ;

4) Une réforme agraire radicale pour lutter contre les latifundia, les monocultures agro-exportatrices prédatrices, en garantissant le droit à la terre et au travail à des millions de familles rurales, et la fourniture d’aliments sains et accessibles aux familles qui travaillent dans les villes. Pour cela, nous nous opposons à l’occupation illégale des terres publiques, indigènes et quilombolas, aux milices de des grands propriétaires et à la persécution des combattants ruraux ;

5) Le féminisme, l’antiracisme et le mouvement LGBTQIA+ sont essentiels pour vaincre l’extrême droite et construire le socialisme : Justice pour Marielle et Anderson ! Contre la violence sexiste et la violence LGBTphobe ! Pour un avortement légal, sûr et gratuit ! Pour la socialisation du travail de soins, avec plus de crèches, d’écoles et de services de santé publique ! Contre la précarisation des services sociaux ! Contre les violences policières et l’extermination des jeunes noirs ! Nationaliser le débat autour de la lutte contre le racisme religieux ! Nationaliser la loi Vinicius Jr. du député Josemar ! Contre la précarité et pour les droits des travailleurs des plateformes applicatives! Pour le refus de la marque temporelle (qui limite les droits des peuples originels aux seules terres occupées après 1988]! Démarcation des terres maintenant !

Pour une direction renouvelée du PSOL

La direction actuelle du PSOL s’est montrée incapable de mettre le Parti au service de cette orientation. Organisant une confusion théorique (basée sur les élaborations du populisme de gauche) entre la nécessaire unité d’action et la dilution dans des fronts permanents avec le lulisme, la ligne du PSOL populaire a été de voter l’intégration totale au gouvernement de Lula et Alckmin. Le pragmatisme revendiqué a conduit à une plus grande intégration au régime, à la dépolitisation et à un parti devenant de plus en plus un parti d’adhérents, au détriment de son poids militant.

Il faut donner une nouvelle orientation au PSOL. Nous voulons unifier tous les anticapitalistes du parti dans un seul camp, matérialisé par une liste démocratique qui empêche une majorité de changer la nature du parti.

Nous avons plusieurs propositions pour la construction du parti, comme la réalisation d’une rencontre internationale antifasciste, la conférence nationale du travail agraire du PSOL, l’organisation des instances de base du parti, la formation permanente des dirigeants, la réalisation de débats virtuels mensuels avec la participation des membres de l’exécutif et du groupe parlementaire pour discuter de la ligne du parti, entre autres.

Nous appelons à former une orientation MILITANTE à l’occasion du 8ème congrès du PSOL

Movimento da Esquerda Socialista (MES- Mouvement de la Gauche Socialiste) est un courant politique fondateur du PSOL


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