Sur les résultats du premier tour des élections municipales au Brésil
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Sur les résultats du premier tour des élections municipales au Brésil

Un bilan du premier tour des récentes élections municipales au Brésil

Au terme d’une intense campagne, beaucoup d’organisation, de discipline, d’efforts et de politique, s’est conclue dimanche 6 la première étape du processus électoral municipal de 2024. Afin de donner une idée de la situation politique générale et de nos objectifs pour l’élection, soulignons quelques caractéristiques générales, telles qu’elles se sont exprimées au premier tour. Il convient de noter que les tendances présentes ne se consolideront qu’au second tour, bien qu’elles se manifestent déjà dans les rapports de force politique expimés tant dans les scrutins majoritaires pour désigner les maires des principaux centres comme dans les élections proportionnelles des conseillers municipaux[1].

 

Une tendance à la continuité

Depuis 16 ans [et 5 élections municipales] jamais autant de maires n’avaient été réélus dès le premier tour. Parmi les 26 capitales d’État que compte le Brésil,  10 maires ont été réélus, et facilement, comme dans les cas de João Campos (Recife, 78%), Eduardo Paes (RJ, 60,4%), João Henrique Caldas (Maceió, 83%), Furlan (Macapá, 85%) et Bruno Reis (Salvador, 78,6%). Ont également été réélus : Topázio (Florianópolis), Tião Bocalom (Rio Branco), Pazolini (Vitória), Braide (São Luís) et Arthur Henrique (Boa Vista). À Sorocaba (SP) et São Gonçalo (RJ), deux grandes villes, les maires sortants, Manga et Capitão Nelson, l’ont emporté avec 74 et 84 % respectivement. À Porto Alegre, Melo a failli gagner au premier tour et, à São Paulo, le sortant Nunes a résisté à Marçal grâce à la puissance de sa machine électorale.

Cette continuité s’explique fortement par les amendements parlementaires millionnaires. Presque tous les maires qui ont reçu un financement direct des amendements parlementaires ont été réélus. La cristallisation d’une caste clientéliste qui contrôle le territoire avec les énormes fonds de électoraux et les amendements parlementaires , un des traits du régime politique brésilien, a fait un bond en avant. Le Congrès est devenu tout puissant, ce qui explique la victoire du Centrão[2]. Cette combinaison conduit le Brésil a une sorte de parlementarisme qui cristallise encore plus cette caste complètement corrompue et éloignée des aspirations du peuple.

Le Centrão se renforce

Le résultat du premier tour renforcent le consortium politique appelé Centrão, avec ses hétérogénéités et ses différences régionales. C’est important pour évaluer le rapport de force les forces, y compris avec l’extrême droite et Bolsonaro. Bien sûr, le Centrão penche programmatiquement à droite, dans le cadre de son physiologisme caractéristique.

Au sein du Centrão, c’est le PSD de Kassab et de Paes qui a remporté les victoires les plus importantes. Kassab et son parti ont remporté d’importantes victoires dans l’État de São Paulo, dans 195 des villes où il était en lice. Au niveau national, il a remporté 874 mairies, soit une augmentation de plus de 30 %. Paes a été le grand vainqueur en remportant la mairie de Rio De Janeiro au premier tour et en qualifiant Lula de spectre politique. La dispute à Belo Horizonte sera importante, car Fuad (PSD) a réussi à battre Tramonte (Republicanos) et sera au second tour contre Engler (PL).

Un autre camp politique gagnant des élections est João Campos, qui gagne le status de référence nationale après sa victoire écrasante à Recife, donnant de l’air au PSB et indiquant qu’il y aurait un avenir hors du PT et sans s’identifier au Centrão. Le vote de Tabata Amaral à São Paulo participe de ce renforcement. Quoi qu’il en soit, nous devrons voir comment le PL de Bolsonaro se positionnera  au second tour pour étalonner ces éléments.

Triple égalité à São Paulo

La confrontation centrale a eu lieu autour de la mairie de São Paulo. C’est là que la campagne a été la plus âpre et la plus violente.  Le phénomène Pablo Marçal, doublé sulfureux de coach et de streamer d’extrême droite a émergé dès le début du processus électoral. Dans une élection sans précédent, un très faible écart sépare les trois principaux candidats (le maire sortant Ricardo Nunes, Guilherme Boulos du PSOL et Marçal), la crise étant l’élément central. Marçal a disputé les voix de l’extrême droite avec Nunes, qui cependant s’est qualifié pour le deuxième tour en s’appuyant sur la force de l’appareil de la mairie et se retrouve en ballotage favorable face à Boulos.  La bataille en cours sera difficile, et une campagne qui mettrait en avant un programme clair de changements peut faire la différence et permette de renverser la situation en faveur du PSOL.

A côté de gouverneur Tarcísio, le message de Nunes au soir du dépouillement était que « le Sao Paulo ne veut pas d’extrémismes», ce qui est symptomatique. La division de la droite a été décisive dans le scénario électoral, Marçal ne faisait pas partie des plans de Bolsonaro, qui a préféré s’allier à Nunes par commodité et pour continuer à se renforcer institutionnellement et assurer sa survie politique (c’est-à-dire bénéficier d’une «amnistie[3]»), ainsi que pour empêcher l’émergence d’un nouveau leadership dans son camp; Tarcísio, de son coté, a soutenu Nunes pour démontrer sa propre force et se positionner comme le tenant d’une droite post-PSDB, plus à droite et flirtant avec le bolsonarisme, mais gardant sa propre ligne et ses propres critères, comme l’indique sa relation avec Kassab.

L’extrême droite en deçà des attentes

Le député bolsonariste Gustavo Gayer (PL-Goias) a déclaré au début des élections qu’ils allaient élire des milliers de maires et de conseillers municipaux et construire une machine pour gagner la présidentielle en 2026.

Bolsonaro avait fixé au PL l’objectif de remporter entre 1 000 et 1 500 mairies. Les résultats préliminaires indiquent qu’il en a obtenu 510, soit la moitié de l’objectif minimum. L’extrême droite a progressé, s’est musclée, a élu des personnalités réactionnaires et est entrée plus fortement dans les conseils municipaux, souvent avec des pasteurs et des figures liées aux forces de répression (commissaires de police, inspecteurs, policiers militaires, etc.), mais elle n’a pas tenu son pari. Elle sera présente au second tour dans des capitales importantes, comme Belém et Belo Horizonte, mais en général elle mise sur des des alliés qui sont maintenant assez proches (comme Melo et Nunes), mais qui ne sont pas des partisans directs de Bolsonaro. En d’autres termes, Bolsonaro a récolté ses victoires, comme l’élection de son fils Carlos à Rio (le conseiller municipal le plus voté), mais il a dû encaisser la victoire de Paes au premier tour. En outre, sa base sociale la plus fidèle s’est tournée vers Marçal à São Paulo. En fait, Bolsonaro n’a donc pas réussi à s’imposer comme le vainqueur indiscutable de ce premier tour.

Une élection apathique

Deux indices montrent comment l’apathie qui a marqué ces élections. Tout d’abord, le fonds électoral d’un milliard de dollars a permis de multiplier les apparitions électorales dans les rues, mais n’a pas réussi à mobiliser la société pour la campagne électorale. Il n’y a pas eu de grands rassemblements ou de manifestations, que ce soit de la part de la gauche ou de l’extrême droite. L’élection n’a pas été marquée par une lutte serrée pour conquérir l’opinion publique par la mobilisation, des thèmes programmatiques ou des polémiques politiques. La seconde est l’abstention elle-même, qui a baissé par rapport au pic historique de la pandémie, mais qui a été la deuxième plus élevée depuis la redémocratisation avec 21,7 %.

Les résultats de la gauche

Au lendemain des élections, Valter Pomar et d’autres cadres du PT ont déclaré sans ambages que le PT avait subi une défaite importante, même s’il reste en lice dans des confrontations importantes du deuxième tour. Il n’a gagné dans aucune capitale, a perdu à Teresina (Piauí- où il était favori – et a gagné dans deux grandes villes du Minas Gerais (Juiz de Fora et Contagem, bénéficiant de la vague de continuité). Il participe à des seconds tours importants à Porto Alegre, Natal, Fortaleza, Cuiabá, Pelotas, Santa Maria, Olinda, entre autres (soit 12 scrutins au total). Certes il progresse globalement avec 246 mairies dès le premier tour, mais les résultats dans l’état de São Paulo sont une déception. Il a perdu des disputes importantes comme dans l’ABC[4] pauliste, n’a pas réussi à faire élire des priorités comme à Araraquara, Francisco Morato et Piracicaba et ses bastions de Mauá et Diadema sont menacés au second tour.

Le PCdoB a subi d’importants revers, réduisant de moitié le nombre de ses conseillers élus. Avec la non-élection de Claudio Fonseca, malgré un lourd investissement de l’appareil du parti, il n’est plus présent au Conseil municipal de Sao Paulo.

Le PSOL a connu une élection complexe. La présence de Boulos au second tour, dans la compétition la plus importante du pays, est un fait important, malgré la dilution de son programme. Boulos réunit un secteur démocratique contre les projets les plus à droite de la ville. Le PSOL a conservé six conseillers, soit le même nombre que le groupe élu en 2020, lorsque la candidature de Boulos se confrontait avec celle du Petiste Jilmar Tatto et faisait partie de l’opposition à Bolsonaro. La plus forte croissance d’un point de vue parlementaire a eu lieu à Porto Alegre, où le parti avait indiqué la candidate à vice-mairesse et est parvenu à forcer un second tour. Au Conseil municipal, il est passé de 4 à 5 conseillers, sur un total de 35 (le conseil a été réduit d’une unité), et sur les 8 élus les plus votés , 4 sont issus du PSOL. Le PSOL a également gagné un siège à Salvador, Aracaju et Belo Horizonte, et pour la première fois aura un élu à Curitiba.

Dans le même temps, le PSOL a diminué le nombre total de conseillers municipaux élus (de 90 à 82) et a connu des défaites très nettes. Comme à Belém où Edmilson a été battu dès le premier tour, n’obtenant pas plus de 10 % des voix et réduisant de moitié le nombre de ses conseillers. Cependant, l’élection de Vivi Reis montre qu’il existe un espace pour une gauche anticapitaliste dans la ville.

Un autre revers pour le PSOL a été la réduction de sa représentation à Rio de Janeiro qui passe de 7 à 4 conseillers. A juste titre, le parti n’a pas pris part au front constitué autour de Eduardo Paes, qui a gagné haut la main, porté par les tendances générales que nous avons déjà soulignées. Il est intéressant de signaler la performance de Rick Azevedo, le plus voté des conseillers du PSOL, ne faisait pas partie de l’appareil du parti et menait un important programme de lutte en défense des travailleurs avec le mouvement VAT (une Vie Après le Travail, qui revendique entre autre la fin de la semaine de 6 jours travaillés pour les employés du commerce).

Le PSOL va participer de deux seconds tours, avec Boulos à Sao Paulo et Yuri à Petrópolis (avec de faibles chances). Sa progression à Porto Alegre (12 % à la proportionnelle) est remarquable, tout comme les bons résultats de Kleber à Salvador et de Marquito à Florianópolis, où ils sont arrivés en deuxième position, dépassant la barre des deux chiffres, lors d’élections décidées au premier tour. Les résultats de Rede [Écologie], qui a élu 135 conseillers avec des profils différenciés devront être analysés avec plus de précision.

Les victoires du MES/PSOL

Notre priorité dans ces élections était de consolider nos positions en présentant des candidats et candidates dans presque une centaine de villes, dont 16 capitales. Il s’agit lá d’un nombre record de candidatures qui ont défendu notre politique dans tout le pays, matérialisant ainsi notre croissance nationale.

Dans les grandes villes, nous avions des candidats à la mairie avec Camila Valadão à Vitória (ES) et Josemar Carvalho à São Gonçalo (RJ), marquant la présence du PSOL dans des élections difficiles marquées par la réélection de la droite.

Nous avons remporté des victoires importantes avec l’élection de Luana Alves à São Paulo, avec plus de 83 000 voix, la réélection de Roberto Robaina avec plus de 10 000 voix à Porto Alegre, le retour de Vivi Reis au conseil municipal de Belém avec 7 000 voix et l’ajout de la capitale Curitiba à notre carte électorale avec l’élection de la Professeure Ângela, qui a obtenu 6 300 votes.

Dans les trois élections emblématiques pour le PSOL, le MES/PSOL a été protagoniste. C’est à Porto Alegre, après les graves inondations de 2023, que le PSOL a connu sa plus forte croissance. A Belém, au cœur de l’Amazonie, où le maire sortant PSOL a été battu et aucun des quatre conseillers sortant n’a été réélu, Vivi retrouve un mandat, quatre ans après quitté le conseil municipal pour occuper un siège de députée fédérale. ; et enfin, dans le champ de bataille central du pays, où Boulos et le PSOL ont mis toutes leurs forces, Luana a mené une campagne réussie avec plus de 83 000 voix (plus du double des dernières élections), unifiant la gauche sociale, reconnue dans la rue comme la «chasseresse de raciste[5]», capable de vocaliser la gauche sociale et politique, que ce soit dans les secteurs de la santé, des terreiros, des vendeurs de rue, des chauffeurs, de la jeunesse et des quartiers.

Il serait utile que les coordinateurs de la campagne rendent compte plus en détail de l’ampleur des victoires politiques que nous avons remportées, car elles ont été significatives en termes de quantité et de qualité.

Le MES a élu les candidats suivants dans les principales villes et régions de São Paulo : Mariana Conti, avec 15 000 voix (le deuxième PSOL le plus voté de tout le pays), Bruna et Mulheres por mais direitos (Femmes pour plus de droits) ont obtenu 6300 voix à São Caetano, le parti le plus voté de tout l’ABC, une région stratégique en raison de son poids en termes de main-d’œuvre ; Raul Marcelo a remporté un vote écrasant à Sorocaba, et a réélu le combatif Leandro Sartori à Itapira.

Dans le Rio Grande do Sul, outre Robaina, Pedro Ruas a aussi été réélu conseiller à Porto Alegre, ainsi que Jurandir Silva à Pelotas et Alice Carvalho a été élue conseillère la plus votée à Santa Maria. Nous avons soutenu Gabriel Biologia, un indépendant du PSOL, qui a été élu à Fortaleza avec plus de 30 000 voix.

Les résultats indiquent une dynamique de renforcement du MES/PSOL dans le processus de réorganisation de la gauche radicale, même dans le contexte des difficultés générales d’une situation qui penche à droite. Le gouvernement Lula a des capacités d’’initiative réduites, et il sera essentiel de combiner la lutte unitaire contre le bolsonarisme avec la mise en avant d’un programme politique radical autour d’un projet anticapitaliste.

Nos conseillers et conseillères municipales rejoignent les batailles que nous menons déjà avec des figures expressives, même celles qui n’étaient pas candidats à cette élection. Les expressions nationales de Sâmia Bomfim et Fernanda Melchionna (confirmées par des sondages comme celui organisé par Congrès in Focus), ainsi que le poids de personnalités comme Luciana Genro, Fábio Félix et Mônica Seixas ont été essentiels pour ces victoires.

Il y a un espace ouvert à gauche. Les secteurs de gauche en dehors du PSOL ont eu de mauvais résultats, soit à cause des lois électorales de plus en plus draconiennes qui écartent les petits partis des débats et de la télévision, soit à cause leurs erreurs politiques. Cela accroît notre responsabilité, un fait confirmé par le soutien important apporté aux candidatures du MES par des personnalités telles que Vladimir Safatle, Rosana Pinheiro Machado, Jones Manoel, Henrique Carneiro, Chavoso de l’USP, parmi de nombreuses autres expressions des militants et des intellectuels radicaux qui se sont rapprochés de nos candidats en les identifiant comme faisant partie d’un pôle combatif, marxiste, militant et ouvert.

Nous sortons des élections municipales renforcés et avec plus de noms pour exprimer publiquement nos idées anticapitalistes radicales. Nous poursuivons la lutte contre l’extrême droite et la défense intransigeante des intérêts de la classe travailleuse et des populations opprimées. Et nous rejoignons les rangs de la lutte au second tour, là où la gauche sera en lice, notamment à São Paulo avec la campagne de Guilherme Boulos et du PSOL, dont la victoire représenterait une défaite majeure pour la droite.


[1] Au Brésil, pour les élections municipales, les électeurs doivent effectuer deux votes indépendants. Le premier est un scrutin majoritaire pour désigner un(e) maire et un(e) vice-maire , avec éventuellement un second tour si la majorité absolue n’a pas été atteinte. Le second est un scrutin proportionnel pour élire le conseil municipal, chaque électeur votant pour un candidat (ou éventuellement pour la liste entière; le nombre de voix reçus par chaque liste détermine le nombre d’élus qui sont désignés par le nombre de voix qu’ils ont reçues sur leur nom.

[2] Le terme Centrão désigne un ensemble de partis politiques sans orientation idéologique bien définie (mais plus à droite qu’au centre) qui négocient en permanence leur soutien au pouvoir exécutif en place, pour garantir leurs intérêts clientélistes et physiologiques

[3] Bolsonaro est l’objet d’une série d’enquêtes qui peuvent mener à son incarcération, Ces enquêtes vont de la falsification des certificats de vaccination lors de la pandémie à la préparation du putsch de janvier 2023, en passant par le détournement de cadeaux somptueux reçus lors de son passage à la Présidence.

[4] L’ABC comprend les trois villes de Santo André, São Bernardo e São Caetano, cités industrielles à la périphérie de Sao Paulo. Elles ont longtemps concentré les industries automobiles et métallurgiques du Brésil. C’est là que se déroulent les grandes grèves de 1970, qu’apparait la figure de Lula, que naissent le PT et la centrale syndicale CUT.

[5] En 2023, Luana Alves a obtenu la cassation du mandat d’un conseiller municipal de São Paulo qui avait tenu des propos racistes en séance.


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Pedro Micussi