Picasso a immortalisé la douleur de la défaite républicaine dans son « Guernica ». Les avions qui ont détruit la ville étaient allemands, au service du nazisme. En défense de Franco, les partisans d’Hitler ont fait en sorte que la victoire de l’extrême droite dans la guerre civile espagnole soit le prélude à la Seconde Guerre mondiale et à la tentative de mondialisation de la domination nazie-fasciSTE. Les démocrates du monde entier ont payé cette defaite au prix fort.

Les images du génocide diffusées en temps réel sur les réseaux sociaux et vues par des millions de personnes suscitent l’indignation et la résistance, mais elles sont aussi utilisées par les leaders mondiaux pour répandre la résignation et banaliser le mal.

Le génocide à Gaza dégrade les Palestiniens, mais aussi l’humanité tout entière.

Une ligne de démarcation

Il existe une nouvelle ligne de démarcation en politique, d’ordre éthique et moral. Le monde est divisé entre ceux qui soutiennent et justifient le génocide à Gaza et ceux qui le combattent.

Netanyahu se prépare à prendre militairement de la ville de Gaza, empêchant toute aide humanitaire, alors que la famine se propage comme une épidémie mortelle. Des milliers d’enfants sous-alimentés, sans perspectives ni avenir sont diffusées chaque jour. Chaque jour, des journalistes et des médecins sont tués sans honte aucune, afin de justifier le génocide, et chaque nouvelle qui tombe en révèle davantage la nature de la barbarie qui est imposée. Les documents divulgués par la défense israélienne elle-même indiquent que 83% des morts à Gaza sont des civils, comme l’a rapporté The Guardian.

Trump est le principal soutien de Netanyahu. Sa vision du monde a besoin d’une victoire à Gaza pour contrôler le Moyen-Orient et justifier la suprématie blanche croissante contre les immigrants, les Noirs et les Arabes dans le monde entier. Et en Amérique latine, Trump et le sionisme ont des alliés importants comme Milei et le clan Bolsonaro.

Ils sont d’un côté, et tous ceux qui préservent une certaine humanité de l’autre.

Malgré toutes les entraves, les manifestations se poursuivent avec force dans des pays comme l’Angleterre – défiant l’interdiction –, en Australie et dans d’innombrables activités culturelles et sociales sur les cinq continents. Greta Thunberg a participé au blocage d’une raffinerie en Norvège afin d’arrêter l’envoi de pétrole pour la machine militaire israélienne.

Face à l’urgence, résister est la seule voie possible

L’émotion dans le monde est forte. Le mouvement en faveur de Gaza est fort, face au Goliath militaire qu’incarnent Israël, les FDI, les services de renseignement, l’extrême droite dans le monde et la complicité de l’impérialisme européen.

Les organisations juives qui dénoncent la guerre et le rôle du sionisme prennent de l’ampleur, menant des actions de solidarité avec les Palestiniens, comme on peut le voir dans l’initiative qui a conduit des militants du groupe Vozes Judaicas [Voies Juives] de São Paulo en Cisjordanie, où ils ont rencontré des activistes d’autres pays pour se ranger aux côtés de la Palestine.

Un nouveau bond en avant se prépare avec la nouvelle édition de la Flottille de la liberté, désormais unifiée avec deux autres initiatives, la Marche mondiale pour Gaza et la caravane Sumud.

Briser le siège et lutter jusqu’au bout

La flottille s’inscrit dans un combat plus large, qui inclut des manifestations et des luttes dans plusieurs pays. La pression pour la rupture des relations avec Israël, faire entrer de l’aide alimentaire, obtenir une condamnation à l’ONU et un cessez-le-feu doit se poursuivre, quoi qu’il arrive. Les IDF ont rappelé plus de 70 000 réservistes pour la prise de Gaza, prévue dans les deux prochaines semaines. Pendant cette période, la solidarité sera fondamentale.

Coordonnée par Thiago Ávila, Greta Thumberg, Saif Abukeshek, entre autres militants, la nouvelle mission humanitaire sera encore plus forte que les précédentes. Des personnalités telles que Susan Sarandon et Mark Ruffalo ont déjà exprimé leur soutien. La délégation comptera des dizaines de députés du monde entier, des artistes, des militants, des intellectuels et des syndicalistes. La nouvelle édition de la Global Sumud Flotilla compte une délégation de Brésiliens, dont trois sont des militants du MES : Mariana Conti (conseillère municipale de Campinas pour le PSOL), Gabi Tolotti (présidente du PSOL RS) et Nico Calabrese (coordinateur du réseau Emancipa).

De gauche à droite : Gabi Tolotti, Mariana Conti et Nico Calabrese.

Dans ce contexte, nous allons soutenir et participer, avec le magazine Movimento qui en fera une couverture exclusive. Le MES va s’investir dans la solidarité, à tous les niveaux, avec ses parlementaires, ses leaders de mouvements sociaux et ses militants pour faire écho à cette initiative – qui, nous le savons, n’est pas sans  risques en se positionnant du bon côté contre les génocidaires.

Tout comme les membres des brigades internationales ont rejoint le camp républicain pour s’opposer à la politique de terre brûlée des nazis pendant la guerre civile espagnole, des centaines d’activistes du monde entier affluent à Barcelone. Une telle initiative, toutes proportions et signification historique gardées, pointe et converge vers le cœur du monde : Gaza.