Nous venons de recevoir les photos de la délégation brésilienne de la Flottille, le poing levé, à son arrivée en Jordanie, une étape du retour au Brésil Et même si, entre hier et aujourd’hui, des dizaines de délégations ont déjà quitté les cachots de l’État génocidaire, six militants de plusieurs nationalités sont toujours emprisonnés.

Lundi dernier (6 octobre) nous avons accueilli le premier membre de la délégation brésilienne, Nico Calabrese, argentin avec un passeport italien, militant du réseau Emancipa. Un évenement combatif et chaleureux au Galeão, l’aéroport international de Rio de Janeiro. Nico, comme la conseillère municipale de Campinas Mariana Conti et la présidente du PSOL du Rio Grande do Sul  Gabi Tolotti, sont membres du MES et font partie de la délégation brésilienne qui a donné l’exemple en maintenant le moral dans la prison malgré les provocations de fascistes comme Ben Gvir et les mauvais traitements auxquels ils ont été soumis. Le MES tout entier salue l’importance et la force de ces camarades et des autres membres de la délégation de notre pays.

Thiago Ávila et Greta Thumberg ont dirigé la mission, et sont le symble cette lutte pour le monde entier. Le discours de Greta prononcé à sa libération était un appel à la résistance, digne d’une géante : « Nous ne sommes pas des héros, nous sommes ici pour soutenir le peuple palestinien ». Et c’est vrai.

La flotille réunissait des militants du monde entier, des élus de la gauche européenne, le Sud-Africain Mandla Mandela, petit-fils du leader historique, la députée du Bloc de gauche portugais, Mariana Mortágua, ainsi que la députée argentine Celeste Fierro, du MST et de la FITU.

La Flottille était une mission humanitaire et internationaliste très importante, célébrée avec ferveur par les enfants et les pêcheurs palestiniens, comme nous l’avons vu dans les belles images qui nous ont émus ces derniers temps. Elle a été un catalyseur qui a stimulé la solidarité avec le peuple palestinien, un point d’appui solide au milieu des grèves et des manifestations de masse dans de nombreux pays d’Europe (où l’Italie est le point culminant), mais aussi dans des pays d’Asie, d’Afrique et d’Océanie. Une bataille importante qui accumule plus de forces et de détermination face au massacre continu de Gaza.

Et à cette date, qui marque le deuxième anniversaire du 7 octobre, les négociations de paix s’enlisent à cause de la politique de Netanyahu et Trump qui consiste à rechercher une « paix des cimetières » ou une paix des colonisateurs. Leur proposition d’accord était en fait un ultimatum au peuple palestinien, épuisé par la défaite militaire qui s’impose par le génocide.

La résistance du peuple palestinien est incroyable. La démoralisation de l’État d’Israël a atteint des niveaux très élevés, même dans les pays impérialistes qui le soutiennent le plus, comme les États-Unis et l’Angleterre.

Les manifestations vont se poursuivre. Au Brésil, la solidarité avec la Flottille a exercé une pression importante sur le ministère des Affaires étrangères et le gouvernement Lula qui, même si cela a pris du temps, a fini par dénoncer la politique de l’État génocidaire.

La lutte pour la défense de la Palestine continuera d’être la ligne de démarcation de l’humanité. Les militants qui rentrent au Brésil deviennent des références engagées – comme Greta et Thiago – pour continuer à dénoncer l’holocauste palestinien. Les familles et l’impressionnant réseau de soutien qui a été mis en place rendent hommage au courage de ceux qui ont passé plus de trente jours en mer et près d’une semaine détenus dans les cachots israéliens.

Nous continuons nos cris, nous brandissons nos drapeaux avec plus de force et nous sommes fiers des nôtres et des membres de la Flottille qui ont brisé le siège et l’inertie, donnant l’exemple d’un nouvel internationalisme, vivant et actif, qui ne fait que commencer.

Vive la résistance à travers le monde en défense de la Palestine ! Nous célébrons la libération des nôtres, mais il n’y aura de liberté que lorsque la Palestine sera libre. L’humanité ne sera libre que lorsque les Palestiniens auront droit à leur terre.

Nous tenons également à souligner l’engagement de tous les autres membres de la délégation brésilienne. Palestine libre de la rivière à la mer !

Luizianne Lins – Professeure, députée fédérale du PT Ceará et deux fois maire de Fortaleza ;

Mohamad El Kadri – Brésilien, fils de Libanais, président du Forum latino-palestinien, coordinateur du Front palestinien de São Paulo et militant du PT ;

Bruno Gilga Rocha – Employé de l’USP, actif au sein du syndicat des travailleurs de l’université, militant du MRT et membre de la coordination brésilienne de la Global Sumud Flotilla ;

Magno Carvalho – Militant du syndicat des travailleurs de l’USP et de la CSP-Conlutas. Vétéran des initiatives de solidarité internationale avec le peuple palestinien ;

Lucas Farias Gusmão – Activiste et internationalistede Bahia ;

⁠João Aguiar – Activiste du Mouvement mondial pour Gaza et du Nucleus Palestine du PT/SP ;

Ariadne Telles – Avocate spécialisée dans les droits humains en Amazonie et militante du Mouvement Bem Viver ;

⁠Lisiane Proença – Communicatrice populaire, voyageuse et agitatrice culturelle ;

Victor Nascimento Peixoto – Professeur chercheur en histoire islamique. Activiste et communicateur populaire ;

Miguel Viveiros de Castro – L’un des fondateurs du réseau Indymedia Brasil et de la coopérative Calafou, en Catalogne (Espagne). Il a réalisé les documentaires « Brad, uma noite mais nas barricadas » (Brad, une nuit de plus sur les barricades) et « Mundurukania, na beira da história » (Mundurukania, au bord de l’histoire).