Éditorial: Les luttes de l’éducation et des Sans-Terre montrent la voie
Dans la manifestation de Brasilia, les jeunes de Juntos! revendique plus de budget pour l'Éducation.

Éditorial: Les luttes de l’éducation et des Sans-Terre montrent la voie

Les luttes en cours dans le pays montrent que renforcer de la classe des travailleurs est le seul moyen de vaincre l’extrême droite.

Israel Dutra e Roberto Robaina 23 abr 2024, 23:16

Cette semaine a été le témoin de deux luttes importantes. Une marche a rassemblé des milliers de fonctionnaires, d’enseignants et d’étudiants des universités et des instituts fédéraux à Brasilia, offrant visibilité à leur grève nationale, qui dure déjà depuis quelques semaines. Dans les campagnes brésiliennes, le MST (Mouvement des Sans Terre) a organisé une journée de lutte, avec 31 nouvelles occupations et campements dans 18 États, marquant le “mois d’avril rouge”. De plus, le mouvement indigène a retiré l’invitation faite à Lula pour son campement Terra Livre parce que Lula reculé sur la démarcation des terres indigènes.

Le gouvernement continue d’appliquer un ajustement économique sévère, conformément au cadre fiscal présenté l’année dernière. Sur le “front politique”, Bolsonaro tente de prendre l’initiative, en convoquant une nouvelle manifestation à Rio, tandis qu’à São Paulo, les attaques du gouverneur Tarcísio augmentent avec le projet de privatisation de la Sabesp [la compagnie de traitement des eaux], l’escalade de la violence et le renforcement des structures de la police militaire, entre autres.

Le PSOL et la gauche doivent tout mettre en œuvre pour soutenir les luttes en cours. Tant les confrontations directes contre l’extrême droite que les luttes pour les droits contre le gouvernement Lula montrent qu’il y a une possibilité de mobilisation et notre parti a le devoir d’être dans les premières tranchées.

Des luttes justes

La grève de l’université est l’expression de la grève nationale des fonctionnaires fédéraux. La ligne du gouvernement fédéral, entérinée lors des négociations, est d’insister sur un ajustement zéro pour 2024, la contingence des dépenses du budget de l’enseignement et l’absence de signalisation du plan de carrière.

Unifiant les enseignants, le personnel technico-administratif et s’étendant à l’ensemble de l’enseignement fédéral – avec un fort echo dans les unités des Instituts fédéraux d’éducation – la grève remet en cause l’ensemble des priorités du gouvernement, qui a réduit de 310 millions le budget des universités. Selon ANDIFES [Association des Diregenas de Institutions Fédérales de l’Enseignement Supérieur], 2,5 milliards d’investissements seraient nécessaires pour maintenir la structure de base de l’enseignement supérieur cette année.

La lutte du MST s’inscrit dans le sens commun de la défense des droits. Selon le site web du mouvement :

Depuis lundi dernier (15/4), le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) organise la Journée nationale de lutte pour la défense de la réforme agraire, avec le slogan “Occuper pour nourrir le Brésil”. Les actions de la Journée se terminent ce vendredi (19/4), avec 26 occupations et cinq nouveaux campements, mobilisant plus de 30 000 familles dans le cadre de 70 actions différentes dans 18 États et le district fédéral, qui se sont concentrées sur la défense de la réforme agraire tout au long de la semaine.

La réforme agraire est essentielle à la sécurité alimentaire. Dans un pays où l’agro-industrie est forte, 33 millions de personnes ont faim et près de 100 millions sont mal nourries. Le slogan “si la campagne ne plante pas, la ville ne mange pas” est une réalité.

Ces luttes sont justes et doivent être soutenues car c’est le seul moyen de lutter contre le néolibéralisme. C’est le moyen de vaincre définitivement l’extrême droite et le fascisme, car le capitalisme en général et le néolibéralisme en particulier ont produit des options autoritaires, soit parce que, face aux frustrations des forces qui se disent progressistes mais appliquent l’austérité, une partie du peuple finit par se tourner vers des positions de droite, soit parce qu’une partie de la classe dirigeante veut imposer la violence de létat pour exploiter encore plus les travailleurs.

Et l’éducation publique doit être défendue contre le modèle néolibéral de destruction du secteur public et de privatisation de l’éducation. C’est pourquoi la mobilisation de l’enseignement fédéral a besoin de tout notre soutien. L’attitude de certains secteurs de la gauche à l’égard du mouvement de grève, au motif que cette lutte serait un “tir ami” contre le gouvernement Lula, témoigne d’une conception erronée qui ne comprend pas que le renforcement de la classe ouvrière est aussi un moyen de créer des défenses contre l’extrême-droite. Les techniciens, les enseignants et les étudiants ont eu des raisons de se mobiliser contre le maintien d’un modèle économique qui attaque l’éducation publique sous le gouvernement actuel ; la remise en question de la naturalisation de l’agenda néolibéral est donc un défi fondamental que ce mouvement peut initier.

Vaincre l’extrême droite et soutenir les revendications

Ce sont les luttes qui peuvent renouveler la confiance de la classe des travailleurs et de la jeunesse en leurs propres forces. Le flottement, tant face à l’extrême droite que face aux politiques d’austérité, conduira à des défaites et à une démoralisation qui renforcera les secteurs réactionnaires.

Il est nécessaire de construire un agenda qui lie la lutte pour la défense des droits à la nécessaire lutte contre l’extrême droite pour vaincre Bolsonaro, sans amnistie pour son clan et ses miliciens. Dans ce processus, la première conférence internationale antifasciste, qui se tiendra du 17 au 19 mai à Porto Alegre, recueille les adhésions  de diverses personnalités et secteurs radicaux du monde entier. Avec la présence confirmée de près de 30 pays, la Conférence sera un pas de  vers la convergence des différentes expressions de la résistance antifasciste internationale.

Nous devons aller de l’avant ! La lutte et l’organisation sont les axes de notre appel.


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