Éditorial: Musk est l’ennemi de la liberté
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Éditorial: Musk est l’ennemi de la liberté

Les attaques du milliardaire contre le Ministre du STF, Alexandre de Moraes, servent à encourager l’extrême droite brésilienne.

Israel Dutra e Roberto Robaina 20 abr 2024, 12:18

Le milliardaire Elon Musk a utilisé son compte de médias sociaux pour attaquer le ministre Alexandre de Moraes, se demandant pourquoi il y a “tant de censure” au Brésil. Il a ensuite insinué qu’il y aurait eu manipulation électorale, suggéré qu’il ne respecterait pas les décisions de la Cour suprême brésilienne et enfin appelé à la “destitution” de M. Moraes.

En réponse, le ministre du STF a inclus Musk dans la liste des personnes faisant l’objet d’une enquête sur l’existence de milices numériques diffusant des fausses nouvelles et des pratiques frauduleuses.

La Folha de SP a reproduit la déclaration (correcte) du ministre du STF Alexandre de Moraes : “La conduite de X constitue, en théorie, non seulement un abus de pouvoir économique, en tentant d’influencer illégalement l’opinion publique, mais aussi une incitation et une instigation flagrantes à maintenir divers comportements criminels pratiqués par les milices numériques.”

Cet événement a relancé les débats sur la régulation des réseaux sociaux, le rôle du réseau social X et d’Elon Musk lui-même. C’est un fait que l’extrême droite continue de polariser le pays, provoquant une profonde division dans la bourgeoisie qui s’exprime dans l’affrontement actuel. Et l’affrontement a pris une nouvelle ampleur avec cette intervention directe de Musk, l’un des principaux représentants internationaux de la bourgeoisie d’extrême droite.

Elon Musk, tout puissant et autoritaire

Le propriétaire du réseau X a un projet de puissance. Selon le magazine Forbes, Elon Musk est la deuxième personne la plus riche de la planète, avec une fortune estimée à 195 milliards de dollars. Musk possède plusieurs entreprises et outre X, qu’il a achetée lorsqu’elle s’appelait encore Twitter, il contrôle SpaceX (axée sur le secteur spatial), Starlink (entreprise de satellites), Tesla (son entreprise principale, dans le secteur des voitures électriques). Il possède également XAI, Neuralink, The Boring Co, ainsi qu’une participation dans OpenAI et Picpay, qui, ensemble, démontrent le poids et la puissance de Musk.

Controversé sur les médias sociaux, issu d’une famille sud-africaine qui a soutenu l’apartheid, Musk est responsable de mèmes racistes, d’apologie du nazisme et de “fake news” sur les élections américaines. Ses projets pour la conquête de l’espace pointent vers la construction de colonies spatiales pour les super-riches, qui jusu’ici ressortait d’une pièce de théâtre dystopique ou de science-fiction – comme le film “Don’t Look Up : Déni cosmique”. Les perspectives de création de puces cérébrales, la spécialité de Neuralink, sont tout aussi effrayantes.

Comme vous pouvez le constater, Musk est un personnage central de notre époque, un agitateur et un conspirateur de l’extrême droite mondiale. En Amérique du Sud, ses intérêts sont politiques et commerciaux, déstabilisant les gouvernements démocratiques et développant l’exploitation du lithium, matériau clé pour le développement des batteries des voitures électriques.

Musk a joué un rôle clé dans le coup d’État contre Evo Morales en Bolivie, en déclarant : “Nous menons des coups d’État contre qui nous voulons ! Faites avec.”, dans un message publié sur son réseau social.

Cette tension est l’expression de la division au sein de la bourgeoisie. Un secteur est prêt à s’aligner sur les positions fascistes : Musk, l’aile droite du sionisme et Trump en sont les figures de proue. L’autre secteur – que Moraes exprime au Brésil – ne veut pas revenir sur les conquêtes civilisationnelles et ne mise pas sur un projet autoritaire. Du moins, il ne voit pas la nécessité de projets autoritaires pour maintenir le système au stade actuel du rapport de forces entre les classes sociales.

Quelle liberté ?

Le discours de Musk, à la manière d’un “dog whistke” dissemine dans la population l’idée de “liberté” contre la supposée tyrannie de la Cour Suprême. Cela fait partie intégrante du discours de Bolsonaro et de Trump contre les élections ; le concept de “liberté” est fondamental pour Milei, qui se définit comme l’ultime “libertarien” pour affronter les ingérences de l’État. Mais il ne peut y avoir de liberté pour ceux qui conspirent contre la liberté d’organisation des travailleurs et leurs luttes. On ne négocie pas avec le nazi-fascisme sous sa forme actuelle.

A l’ombre de Musk, le bolsonarisme cherche à sortir de la situation défensive où il se trouve acculé après la défaite électorale et l’échec du coup d’État du 8 janvier 2023. Il avait enregistré le succès de mobilisation nationale sur l’Avenida Paulista, sans pour autant changer le rapport de force politique. Avec Musk, il connaît un regain d’ampleur sur les réseaux sociaux.

La gauche socialiste ne peut assister les bras croisés et se contenter d’être un simple témoin. Elle doit entrer dans la mêlée avec vigueur et proposer une politique indépendante. Une politique qui ne se limite pas à l’arène électorale. Elle doit aussi être une réponse internationale, comme l’a fait même l’extrême droite. Cette réponse doit être organisationnelle et avoir comme méthode centrale la mobilisation de la rue. C’est l’objectif de la Conférence internationale antifasciste qui aura lieu le mois prochain à Porto Alegre.

Il s’agit d’un premier pas. Réservez dans votre agenda la date de la marche antifasciste, le 17 mai.


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